Persécutions des catholiques à travers le monde : Chine, Asie, Pays de l'Est

Quelle: FSSPX Actualités

Destruction d'une église en Chine

Chine : La police chinoise a détruit une église catholique en construction

La police chinoise a détruit une église catholique en construction le jeudi 11 avril, annonce l’agence d’information vaticane FIDES. Situé à 200 km au sud de Pékin, l’édifice religieux appartient au diocèse de Zheng Ding, qui ne relève pas de l’officielle Association patriotique des catholiques de Chine (APCC), contrôlée par les autorités communistes. Le terrain et l’autorisation avaient été donnés par les autorités locales. Jeudi matin, près de 200 policiers ont envahi le village. Des chars de l’armée ont détruit les murs de l’église, et les fondations ont été détruites à l’explosif. Les fidèles, au nombre de 700 environ, n’ont pu intervenir. Des témoins oculaires disent qu’ils ont regardé « en priant et en pleurant ». La construction de l’église avait commencé il y a trois mois, rapporte FIDES. Œuvre d’un entrepreneur, elle avait déjà coûté 60.000 dollars US, provenant de bienfaiteurs. L’évêque non officiel de Zheng Ding est Mgr Jules Jia Zhiguo, placé en résidence surveillée. La dernière mesure coercitive remonte au 21 mars de cette année. La police l’avait arrêté pendant plusieurs jours, et lui avait imposé de ne pas célébrer de cérémonie en public durant la Semaine Sainte et à Pâques.

Par ailleurs, Mgr James Su Zhemin, évêque « clandestin » du diocèse de Baoding, et son auxiliaire, Mgr Francis An Shuxin, arrêtés le 8 octobre 1997, sont toujours détenus. Aucune information n’a filtré depuis sur leur état de santé et leur lieu de détention, rappelle l’agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie, dans son édition du 16 avril.

Il y a deux ans, des organisations humanitaires internationales ont dénoncé la Chine pour avoir détruit plus de 1.500 églises et temples religieux dans la Province de Zhejiang, dans le sud-est de la Chine. La politique religieuse du gouvernement ne permet aux fidèles de se réunir que dans les lieux officiellement enregistrés au Bureau des affaires religieuses du gouvernement. (Source : apic/fides)

 

Madagascar

 

Le frère Roger Morin, religieux de 75 ans, d’origine canadienne, appartenant à la congrégation des Frères du Sacré-Cœur, a été tué au cours des heurts qui, vendredi 12 avril, ont bouleversé la ville de Fianarantsoa (située à 400 km au sud de la capitale Antananarivo). Il a été missionnaire à Madagascar pendant 51 ans, assumant la charge d’enseignant, de directeur d’école, de directeur diocésain de l’Enseignement catholique et de maître de la formation pour la communauté.

 

Asie. Florès : Profanations d’hosties, émeutes

Selon des chiffres fournis par l’Eglise locale, les cas de profanation d’hosties consacrées ne sont pas totalement rares à Florès et à Timor. Entre 1981 et 1990, 45 cas ont été recensés et 25 autres entre 1990 et 1995 ; depuis 1998, seuls deux cas ont été déplorés.

En 1994, un musulman originaire de la province de Java-Est avait été surpris en train d’écraser une hostie consacrée après l’avoir reçue entre les mains à la cathédrale du Christ-Roi, à Ende ; emmené en-dehors de l’édifice catholique, il avait été battu à mort par une foule de catholiques en colère.

En 1996, un tribunal a condamné à des peines de prison quatre catholiques, tout en acquittant trente autres, pour avoir provoqué une émeute à la suite du cas de la profanation d’une hostie à Maume.

Récemment : L’incident le plus sérieux remonte au dimanche 17 mars. Ce jour-là, un petit commerçant originaire de Java, Slamet Hariyadi, de confession musulmane, a été abordé par des paroissiens de l’église St-Joseph, dans le district de Ngada, juste après qu’il ait reçu la communion et alors qu’il quittait l’édifice religieux, l’hostie consacrée entre les mains. La nouvelle de l’incident s’étant répandue, une foule de chrétiens s’en est pris durant la nuit, dans la ville de Bajawa, aux commerces et aux installations des vendeurs ambulants étrangers à l’île, incendiant et détruisant leurs biens.

La hiérarchie catholique en a appelé au calme et au dialogue inter-religieux…

 

Inde

Le dimanche 17 février, dans l’Etat de Karnataka, les membres d’une organisation fondamentaliste hindoue ont attaqué une église pendant l’office. Ils ont détruit le mobilier et blessé plusieurs personnes. Une semaine plus tôt, une foule de jeunes musulmans s’en prenait à coups de pierres à l’église et aux chrétiens coptes de Beni Welmes, à côté de Minya en Haute-Égypte. Raison invoquée : la sonnerie des cloches les avait dérangés.

En Indonésie,

pour célébrer les accords censés mettre fin à l’extermination des chrétiens des Moluques (5 000 morts en trois ans), une série d’attentats à la bombe a éclaté le 14 février à Ambon, la capitale de l’archipel.

(Monde et Vie - mars 2002)

 

Durcissement anti-chrétien dans les républiques islamiques de l’ex-URSS

Kazakhstan

Le Kazakhstan a adopté une nouvelle loi sur la religion, qui prévoit un contrôle renforcé. A l’avenir, tous les groupes religieux et tous les missionnaires devront être enregistrés auprès des autorités.

Tchétchénie

Depuis le 7 janvier 2002, une loi limite la pratique religieuse. Ainsi, l’autorisation pour construire des églises et la création de communautés religieuses relèvent à nouveau de l’Etat. En outre, les Eglises ne peuvent utiliser leurs revenus que pour des buts religieux, car les buts sociaux sont exclus. Les Eglises ont critiqué cette loi et redoutent des procédés communistes. Sur les 10 millions de Tchétchènes, 2,7 millions sont catholiques et 137000 évangéliques. 6 millions sont athées.

Turkménistan

Une amende a été infligée à six membres d’une communauté baptiste de la ville de Chazar, pour avoir tenu des « services religieux illégaux ». Actuellement, seuls l’Eglise orthodoxe russe et l’islam sont officiellement reconnus. Les autres communautés religieuses sont persécutées.

Vietnam

Au printemps 2001, la police a voulu obliger 30 familles appartenant à la minorité ethnique des Hmong à abjurer leur foi. Ayant refusé, elles ont été chassées de leurs maisons et ont dû vivre dehors sous les arbres. Les femmes ont été violées par les policiers. Les autres personnes, y compris des personnes âgées et des enfants, ont été attachées à des arbres et battues. Par crainte de représailles, de nombreuses familles se sont enfuies des régions habitées par les Hmong, au nord-ouest du pays, vers d’autres régions, parfois même jusqu’au Cambodge. De nombreuses familles vivent maintenant dans la jungle. Les réfugiés qui avaient pu atteindre le Cambodge ont été renvoyés au Vietnam et emprisonnés.

Pour freiner la croissance des communautés chrétiennes, de nombreux Vietnamiens du sud du pays ont colonisé les régions habitées par des minorités et ont chassé les autochtones de leurs terres. Au printemps 2001, des chrétiens appartenant à des minorités ont manifesté pour la liberté de religion et la restitution de leurs terres ancestrales. Les autorités ont alors renforcé leur programme de répression : des dizaines de responsables chrétiens ont été arrêtés et ont disparu en prison ; des réunions de prière ont été interrompues, des croyants ont été battus alors qu’ils rentraient chez eux. Sur le chemin de leur maison, les deux sœurs H’Lan ont été agressées aux cris de « Ce sont des chrétiennes. Battons-les à mort ! » Les deux femmes voulurent se réfugier dans la maison d’un voisin, mais ce dernier, craignant des représailles, les chassa.

Certains chrétiens ont été dépossédés de leurs biens, d’autres n’ont pas reçu de traitement médical ou bien ont été privés d’électricité et d’eau. Aujourd’hui, ils sont écartés des distributions de vivres. Un chrétien de la tribu des Bru a été renvoyé de l’hôpital pour la raison suivante : « Nous n’aidons pas les chrétiens. »

Philippines

Le couple de missionnaires Martin et Gracia Burnham, ainsi que d’autres otages encore aux mains du mouvement terroriste Abu Sayaf, ont reçu la promesse d’être libérés s’ils se convertissaient à l’islam. Cependant, les otages sont restés fermes : ils continuent à prier avant chaque repas et chantent des cantiques. L’état de santé de certains otages, notamment celui des deux missionnaires, est mauvais.