Un phénomène nouveau : les « églises sans dieu »

Source: FSSPX Actualités

Une "Sunday Assembly" à Londres.

Ils évacuent toute référence à Dieu, mais persistent à emprunter à l’Eglise certaines de ses traditions, comme l'assemblée dominicale, les lectures, les chants et les moments de silence : les adeptes de la Sunday Assembly, apparue en 2013 au Royaume-Uni, sont présents dans huit pays en 2018.

Une « Eglise sans dieu » : c’est ainsi que Pippa Evans, la britannique à l’origine de la Sunday Assembly décrit un mouvement qui s’est propagé dans le monde, en l’espace de quelques années seulement.

En moins de 5 ans, le nombre de ces « églises » est passé de 1 à 70, réparties sur plusieurs continents. La plupart se trouvent dans les pays anglo-saxons probablement parce que « le mouvement est né dans le berceau de l’Eglise anglicane, et qu’il lui emprunte ses codes », explique Matthew Engelke, anthropologue à la London School of Economics et spécialiste de l’humanisme séculier en Grande-Bretagne.

Ce mouvement et son succès - la première Sunday Assembly française a été inaugurée en 2014 à Paris - s’inscrivent dans le cadre d’une montée en puissance de l’athéisme en Occident, selon Matthew Engelke : « des figures comme Richard Dawkins, Christopher Hitchens, ou même Michel Onfray en France, ont popularisé une vision non religieuse de la vie ».

Pour l’anthropologue, ces philosophes se sont surtout contentés d’une critique « purement intellectuelle de la religion, laissant beaucoup d’athées orphelins des rites et des rencontres. Avec la Sunday Assembly, il existe désormais une alternative émotionnelle, grâce à l’aspect communautaire. » - "Emotionnelle" est le juste qualificatif de cette assemblée religieuse sans dieu.

Une fois de plus se vérifie l’adage d’Aristote selon lequel « la nature a horreur du vide » : on a cru bon, par souci d’aggiornamento et d’ouverture au monde, de relativiser, voire passer sous silence certaines exigences du christianisme, au risque de vider ce dernier de sa substance.

L’affirmation courageuse par l’Eglise de sa Tradition bimillénaire demeure, aujourd’hui comme hier, la priorité pour lutter efficacement contre la dilution du message du Christ au sein de sociétés de plus en plus sécularisées.