En Syrie, le massacre des Innocents

Le prélat a d’emblée prévenu les journalistes : il existe bel et bien « un risque d'escalade régionale et internationale sur le sol syrien. » Outre les groupes armés locaux, on peut compter sur le sol syrien « cinq des armées les plus puissantes du monde », précise le cardinal qui ajoute que même si ces armées ne se font pas encore ouvertement la guerre, on ne « sait pas vraiment ce qui peut se passer ».

Et lorsque les Syriens lèvent les yeux, c’est vers un ciel « sillonné par le sifflement des mortiers que nous entendons au-dessus de nos têtes, ceux des bombardiers syriens, russes, israéliens et de la coalition, sans oublier le sifflement des missiles lancés depuis la Méditerranée et la mer Caspienne », explique Mgr Zenari, achevant de brosser un tableau apocalyptique de la situation sur place.

Le président de la Conférence des évêques d’Italie, le cardinal Gualtiero Bassetti, était présent à la conférence de presse de son confrère, afin d’encourager son initiative : le projet « Open Hospitals » qui, depuis la fin de l’occupation de Daesh en Syrie, tente d’aller au plus près des populations isolées et pauvres, afin de leur apporter une aide médicale d’urgence.

« C’est un véritable massacre des Innocents qui est en train d’être perpétré en Syrie », a déploré Mgr Zenari, évoquant non seulement les enfants morts dans les bombardements, mais encore les « 2.000 à 6.000 orphelins errants, dénombrés dans la seule ville d’Alep » qui sont l’objet de tous les trafics possibles.

Dans cet « enfer sur terre », a conclu le nonce en Syrie, « nous sommes arrivés à un moment crucial où l’Eglise catholique tente de faire tout ce qu’elle peut. »