L’Irlande du Nord proteste contre Westminster

Source: FSSPX Actualités

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Belfast le 7 septembre 2019 dans le cadre d’une marche pour la vie, afin de protester contre la légalisation imminente de l'avortement en Irlande du Nord, votée sans concertation par le Parlement britannique en juillet dernier. 

Les habitants de l’Ulster en perdent leur gaélique : « nous pensons que l’Irlande du Nord est utilisée comme un cheval de Troie pour faire pression en vue d’une dépénalisation absolue de l’avortement dans tout le Royaume-Uni », a déclaré Bernadette Smyth, l’une des organisatrices de la Marche pour la vie du 7 septembre dernier. 

En effet, il faut savoir que dans le royaume - sauf en Irlande du Nord où il demeure un crime - l’avortement est légal jusqu'à la vingt-quatrième semaine de grossesse. Au-delà, une raison médicale doit être fournie par un praticien afin de procéder à l’interruption de grossesse. C’est justement ce verrou que Westminster voudrait faire sauter, d’abord en Irlande du Nord. 

Liam Gibson, directeur de la Société pour la protection des enfants à naître (SPUC), a déclaré à Catholic News Agency : « la nouvelle loi représente la plus grande tragédie pour les enfants à naître et les femmes en Irlande du Nord. Aujourd'hui, si 100 000 personnes en Irlande du Nord sont en vie, c’est parce que la province n'a pas accepté la loi sur l'avortement comme l’a fait le reste du royaume en 1967 ». 

Les habitants d’Ulster ont une autre bonne raison d’être mécontents, car la décision de la Chambre des communes a été prise au mépris de l’autonomie de la région. John Deighan, directeur général adjoint de la SPUC, résume la situation : « Westminster a adopté la loi concernant l'Irlande du Nord sans consulter le peuple d'Irlande du Nord ». 

Cependant, les Irlandais du Nord doivent tout de même s’en prendre à eux-mêmes ou du moins à leurs élus. En effet, depuis le 16 janvier 2017, ils n’ont plus d'exécutif, les partis n’arrivant pas à se mettre d’accord pour en former un. Dans une telle situation, il est prévu que les affaires courantes de l’Ulster soient réglées par le parlement britannique. 

C’est ainsi que deux députés travaillistes ont proposé un amendement à la loi sur l’avortement en Irlande, et un autre sur le “mariage” pour les invertis, tous deux votés par le parlement britannique. Ces deux amendements entreront en vigueur le 21 octobre prochain, à moins que les partis irlandais ne se mettent enfin d’accord. 

Il est à souhaiter que les politiques de l’Ulster écoutent la voix des Nord-Irlandais et fassent taire leurs dissentiments devant l’urgence de préserver l’Irlande du Nord de l’ignominie morale et du massacre des innocents.