Allemagne : projets avancés de bénédictions de couples de même sexe ou remariés

Source: FSSPX Actualités

La cathédrale Saint-Pierre d’Osnabrück

Le groupe de travail pour l’éducation familiale catholique a publié un document formulant des propositions liturgiques pour les célébrations de bénédiction de couples de même sexe ou les divorcés remariés.

Martina Kreidler-Kos, responsable du département pastoral d’Osnabrück, a contribué à la rédaction du document. Dans un entretien, elle parle des perspectives de bénédiction pour ces couples.

« Les consultations ont commencé il y a environ trois ans. Ce n’était pas encore dans le contexte du processus synodal, mais suite à l’expérience pastorale de couples ne pouvant se marier à l’Eglise et cherchant une bénédiction. Les responsables de la pastorale dans différents diocèses, confrontés à cette expérience, ont réfléchi à la manière de répondre à cette demande. »

– Il y a donc des laïcs « responsables de la pastorale » ? A la place des évêques peut-être...

« Il y a des couples qui souhaitent recevoir une bénédiction, mais pas de moyen établi pour le faire. Ce désir existe dans tous les diocèses. En 2018, le doyen de Francfort a publié un document contenant des propositions sur les conditions pour qu’une bénédiction soit possible à l’avenir.

« Deux formes ont été préparées : une plus large dans le cadre d’une cérémonie religieuse ou d’une messe, et une plus petite et plus simple. Pourquoi deux formes ? Certains couples et leurs familles, amis ou invités, se sentent mal à l’aise dans une célébration eucharistique. Pour beaucoup, ce cadre leur est étranger. Dans ce cas, une forme plus petite est plus appropriée. »

– Il faut donc préparer une bénédiction pour des couples ayant des difficultés avec le centre même de la vie chrétienne, et d’où la bénédiction tire sa force. Que représente alors cette cérémonie ?

« Le type et la forme de ces célébrations est un point délicat qui conduit à de nombreuses déviations, selon que l’on s’éloigne ou non d’un rituel similaire. C’est pourquoi nous nous sommes battus pour que la cérémonie de mariage et la bénédiction ne se fassent pas concurrence : là où les gens s’aiment, Dieu est présent. »

– Une affirmation qui n’a pas de sens. L’amour dans le désordre – adultère ou contre-nature – n’est pas signe de présence de Dieu car il va contre sa loi, loi qui nous a été donnée pour nous sauver.

« Il y a encore des gens dans l’Eglise qui croient que la bénédiction a moins de valeur. C’est une erreur : le sacrement du mariage s’inscrit clairement dans un contexte ecclésiastique, tandis qu’une cérémonie de bénédiction est avant tout une célébration de l’autonomisation d’un couple. » – La bénédiction célèbre au contraire le fait de se soumettre à la loi divine.

« Depuis mars, nous disposons de la résolution du Chemin synodal, qui dit “oui” en principe aux cérémonies de bénédiction pour tous les couples. Un groupe de travail de la Conférence épiscopale allemande et du Comité central des catholiques allemands doit élaborer une forme contraignante.

« C’est tout à fait approprié, car ce compromis a également été obtenu avec notre aide. Cela signifie que nous proposons notre texte comme base de travail pour ce groupe qui ne doit donc pas partir de zéro.

« La hiérarchie à Rome a une position claire sur ces célébrations : elles ne devraient pas exister. Mais il faut accepter d’être dans la tension : ici la réalité pastorale et notre conviction théologique, là les directives de Rome. Il se peut que nous ne puissions pas résoudre ce problème, mais nous nous efforçons toujours de maintenir une bonne relation en toutes choses. »

– Autrement dit : les déclarations magistérielles ne nous concernent pas. Il faut avancer. Le schisme est en marche.