En Belgique, un parti flamand souhaite élargir l’euthanasie aux "fatigués de la vie"

Source: FSSPX Actualités

Pour Gwendolyn Rutten, présidente du parti libéral flamand Open Vld, le législateur doit répondre aux demandes des personnes « fatiguées de vivre », qui souhaitent mettre fin à leurs jours. 

La pratique du suicide assisté pourrait être élargie en Belgique, dans une logique toute libérale où l’homme s’affranchit de la loi du Créateur pour ne plus suivre que ses envies et sa liberté dévoyée. C’est donc sans surprise que Gwendolyn Rutten, l’égérie du parti libéral flamand, a déclaré le 29 octobre 2019 : « On doit pouvoir mettre un point final pas seulement lorsque l’on souffre de manière insupportable, mais aussi lorsque notre vie est accomplie ». 

Une proposition certes isolée à l’heure actuelle au sein de la classe politique belge, mais qui répondrait selon ses promoteurs à une réelle « demande sociétale ». Selon un sondage de 2017, sept Belges sur dix se diraient favorables à élargir l’accès à l’euthanasie aux personnes « fatiguées de vivre ». Et puisque la demande crée désormais l’offre…  

« C’est un débat qui se pose, mais avant d’aller plus loin, il me semble qu’il faille améliorer les conditions d’accès à l’euthanasie », nuance habilement Jacqueline Herremans, présidente de l’Association belge pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), et membre de la commission fédérale d’évaluation et de contrôle de la loi relative à l’euthanasie. 

Marx est mort, mais sa praxis est bien vivante 

« Même si je suis très proche de cette philosophie de pouvoir mettre fin à sa vie si on estime qu’elle est accomplie, on sent que pour les médecins cela pose un réel problème », ajoute-t-elle. Une façon de dire que tout n’est que question de temps pour faire entrer dans la loi, et donc dans les mœurs, un projet un peu plus criminel que le crime qu’organise déjà la loi. Marx est mort, mais sa « praxis » est bien vivante, elle. 

Une autre donnée inquiétante est le nombre croissant de Français se rendant en Belgique pour planifier leur dernier voyage. « Difficile de donner des chiffres sur les Français, car les dossiers sont anonymisés », poursuit Jacqueline Herremans, qui ajoute qu’à « l’ADMD, nous recevons beaucoup de demandes de Français, j’ai l’impression que cela augmente ». Cette impression, savamment distillée, participe de la campagne visant à étendre l’euthanasie en France, que de nombreux députés du parti majoritaire réclament ouvertement, emmené par Jean-Louis Touraine, socialiste franc-maçon membre du Grand Orient de France. 

Fernand Keuleneer est avocat à Bruxelles et ancien membre de la commission de contrôle. Le juriste s’élève contre le projet d’Open Vld : « l’euthanasie deviendrait simplement un ‘droit du patient’, et en outre un ‘acte médical’ (…). Un hôpital, une maison de retraite ne pourraient donc plus s’opposer à ce que l’on pratique une euthanasie, même si cela va à l’encontre de ses principes et de son identité philosophique », déplore-t-il. Le juriste entrevoit une autre conséquence, préjudiciable au corps médical : « si l’euthanasie devient un acte médical normal, je ne vois pas comment un médecin pourrait invoquer sa clause de conscience ».  

Un débat biaisé, pour Carine Brochier, membre de l’Institut européen de bioéthique, car il met volontairement au second plan l’importance des soins palliatifs : « on va toujours plus vite et plus loin et cela nuit au développement des soins palliatifs, qui prennent du temps et coûtent cher », conclut-elle. Les questions économiques ont pris le pas sur la sollicitude pour les plus faibles, les malades et les agonisants. Décidément, nos sociétés sans Dieu charrient la mort des corps autant que celle des âmes.