Terre Sainte : Etat des lieux après les bombardements à Gaza

Source: FSSPX Actualités

Père Jorge Hernandez à Gaza

Le curé de la seule paroisse catholique latine de Gaza, le Père Jorge Hernandez (au centre sur la photo), a été reçu par le pape François le 29 août 2014 « dans un geste de solidarité avec la petite communauté sur place », a annoncé le Vatican dans une dépêche publiée par l’AFP le jour même.

Le missionnaire argentin de l’Institut du Verbe incarné, curé à Gaza depuis 5 ans, a exprimé sa gratitude envers le pape dont « la proximité » a constitué « une grande consolation »

Dans un entretien accordé à l’agence de presse I. MEDIA, le 29 août, il révèle que le Souverain Pontife l'a « même appelé pour connaître la situation », qu’il a « également écrit un mail » pendant les bombardements qui ont tué au total 2.150 Palestiniens, en majorité des civils, et 70 Israéliens, dont 64 soldats. « Il nous a encouragés à aller de l’avant, à continuer à témoigner de Jésus, à être le sel de la terre. Il a aussi répété à plusieurs reprises que la paix était possible mais qu’elle nécessitait des sacrifices. »

Pour le curé argentin, qui est resté auprès de ses fidèles pendant l’intégralité du conflit, « le berger meurt pour son troupeau. Nous ne pouvions pas sortir, laisser la paroisse, les écoles. Pour nous, pour le prêtre qui vit avec moi et les religieuses présentes, rester a représenté une expérience de charité concrète (…). Cette terre est celle qui a accueilli Jésus lors de sa fuite en Egypte avec ses parents. Et Jésus n’oubliera jamais que Gaza l’a accueilli. Cela fait partie de notre foi. »

Dans ce même entretien, le P. Hernandez raconte que, pendant les frappes de l’armée israélienne, il a ouvert les portes des écoles chrétiennes « pour loger près de 1.200 personnes, tous musulmans », qui fuyaient les bombardements. « Cela a été, une fois encore, l’occasion pour eux de constater que nous autres, chrétiens, faisons partie de ce pays, et a fortiori pendant la guerre. »

Les structures qui appartiennent au Patriarcat latin de Jérusalem n’ont pas été directement touchées, si ce n’est la maison des sœurs religieuses du Verbe Incarné, proche de la Conférence épiscopale italienne, qui n’est plus habitable.

Une délégation du Patriarcat latin de Jérusalem a pu se rendre sur place le 1er septembre dernier. Selon Mgr William Shomali, « 80% des maisons et des édifices sont réduits à un amas de ruines » dans le quartier de Sajaya. Pour l’évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem, cité par l’agence Apic dans une dépêche publiée le lendemain de la visite, « nous avons vu des choses qui ne peuvent être comparées qu’à la situation des villes rasées au cours de la Seconde Guerre mondiale ». Le prélat a également déclaré que « les gens sont soulagés de voir que le cessez-le-feu tient », même si « il faudra des années pour retourner à la situation antérieure. Cela alimente le découragement et balaie la confiance dans l’avenir (…) Nombreux sont ceux qui rêvent seulement de s’en aller, même au sein de la petite communauté chrétienne ».

Sur une population qui dépasse 1,8 million d’habitants sur toute la bande de Gaza, les chrétiens étaient moins de 3.000 avant les bombardement de l’été.

(Sources : apic/imedia – DICI n°300 du 12/09/14)

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