En Syrie, l’armée turque détruit en toute impunité le patrimoine chrétien

Source: FSSPX Actualités

La Direction générale du Département syrien des Antiquités a dénoncé dans une note officielle la destruction d’importants sites archéologiques chrétiens provoquée par les opérations militaires aériennes turques dans la zone d’Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie.

Depuis le mois de janvier 2018, la Turquie mène une intervention meurtrière en Syrie afin de chasser les milices kurdes des Unités de protection du peuple, qu’elle considère comme des groupes terroristes. Elle contrôle depuis le 18 mars la région d’Afrine.

En déplacement à Trébizonde le 25 mars dernier, Recep Tayyip Erdoğan, le chef de l’Etat turc, a affirmé vouloir élargir son intervention vers l’est, et peut-être même en Irak.

Quelques jours plus tôt, le 22 mars 2018, Mahmud Hamoud, directeur des antiquités syriennes, dénonçait les destructions de bâtiments parmi les plus antiques vestiges du christianisme : « des avions turcs ont bombardé le site archéologique de Barad, sis à 15 kilomètres au sud de la ville d’Afrine ».

La zone archéologique de Barad comprend les restes de nombreuses églises et de monastères byzantins, ainsi que des tombes remontant aux premiers siècles du christianisme. Depuis 2011, elle fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Selon ce qu’a affirmé Mahmud Hamoud, le bombardement a dévasté également la « tombe de saint Maron », site sur lequel le corps du saint religieux avait reposé avant d'être transporté ailleurs. Il a également détruit les restes de la cathédrale Saint-Julien, construite à la fin du IVe siècle.

Au mois de février 2018, le Synode catholique d’Alep en avait appelé au pape François pour dénoncer l'agression turco-ottomane : « Hier elle a eu pour but d'éliminer les Arméniens ; aujourd’hui, ce sont les chrétiens, les kurdes et les arabes qu'on veut supprimer afin de prendre le contrôle de notre Terre sainte ».