Suisse : atteint par l’âge de la retraite, l’évêque de Coire présente sa démission

Source: FSSPX Actualités

Mgr Vitus Huonder.

Comme prévu par le droit canon, l’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, a présenté, le 21 avril 2017, le jour de ses 75 ans, sa démission au pape. Selon cath.ch le 20 avril 2017, il semble toutefois peu probable que la désignation d’un nouvel évêque survienne d’ici la fin de l’année. A Coire, la procédure est complexe et déroge aux règles ordinaires de la nomination des évêques qui, dans l’Eglise latine, dépend en principe exclusivement du souverain pontife. 

Dans ce diocèse, la succession de l’évêque est réglée par le décret Etsi salva de 1948, selon une pratique héritée du Moyen-Age. Le chapitre de la cathédrale, composé de 24 membres, choisit le nouvel évêque parmi trois candidats proposés par Rome. Au préalable, le nonce apostolique est chargé de mener une consultation auprès de personnes, prêtres et laïcs, du diocèse pour sélectionner les candidats et établir une liste de noms. La Congrégation pour les Évêques à Rome n’est cependant pas tenue de se limiter à cette liste, et il n’est pas prévu de délai pour la soumettre aux chanoines. Les noms des candidats ne sont pas publiés, et le vote du chapitre est secret.

Contesté à cause de ses positions jugées « conservatrices », Mgr Huonder a été nommé à la tête de l’évêché de Coire en 2007. En dix ans d’épiscopat, les sujets de discorde entre l’évêque et l’aile progressiste des fidèles et des clercs n’ont pas manqué : divorcés-remariés, homosexualité, théorie du genre, etc.

A l’heure du choix de son successeur, le quotidien genevois Le Temps s’inquiète, le 21 avril, de ce que « la bataille de l’aile libérale de l’Eglise catholique pour la nomination d’un successeur ‘conciliant’ et ‘bâtisseur de ponts’ (soit) loin d’être gagnée ». La journaliste Céline Zünd souligne que le collège des chanoines de la cathédrale « a durci ses positions sous l’influence de Vitus Huonder », et « pourrait bien s’accommoder d’un successeur sur la même ligne que lui ». Quant au nonce apostolique Mgr Thomas E. Gullickson, qui joue, en tant qu’intermédiaire entre le Vatican et la Suisse, un rôle clé en amont du processus de sélection, « il passe lui aussi pour un ultra-conservateur ».

Alors, toujours selon Le Temps, les progressistes placent leurs espoirs sur « un Suisse à Rome », le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. « Le Bâlois, dit-on, est sur la même ligne que le pape François et pourrait intervenir auprès des décideurs. »

Très majoritairement de langue allemande, le diocèse de Coire est l’un des six diocèses de l’Eglise catholique en Suisse. Erigé dès le Ve siècle, il regroupe aujourd’hui environ 700.000 fidèles répartis en 280 paroisses dans sept cantons. Il compte près de 350 prêtres et 125 assistants pastoraux laïcs, hommes et femmes, ainsi que 52 diacres permanents.

(Sources : le temps/cath.ch – FSSPX/Actualités - 27/04/17)