Pakistan : chantage à l’apostasie

Source: FSSPX Actualités

Des chrétiennes en prière dans une église de Lahore (nord du pays).

Dans un Pakistan musulman où la charia est strictement de règle, la minorité chrétienne subit un chantage officieux à l’apostasie de la part des autorités judiciaires. 

« Cela devient en effet une pratique courante au Pakistan que de demander aux détenus non musulmans de se convertir à l’islam pour obtenir leur remise en liberté ». C’est ce qu’affirme un avocat chrétien, Me Nasir Saeed, membre d’une ONG procurant un soutien légal aux nombreux chrétiens accusés notamment de blasphème contre l’islam. 

« Je me rappelle le cas de Rubina Bibi, souligne l’avocat, qui est en prison pour blasphème présumé. Il lui fut clairement dit que, si elle s’était convertie à l’islam, les accusations portées contre elle seraient immédiatement tombées. Mais elle a refusé, et son innocence a été prouvée un an plus tard ». 

Les médias ont commencé à s’intéresser à cette pratique du « chantage à l’apostasie » après que le vice-procureur du district de Lahore eut été accusé par des dizaines de chrétiens de leur avoir demandé de se convertir à l’islam en échange de leur acquittement, suite au lynchage de deux musulmans : « Je préfère être pendu que d’embrasser l’islam », avait alors déclaré l’un des prévenus. 

« De telles tentatives honteuses visant à confondre la justice avec la religion, poursuit Me Nasir Saeed, sont préoccupantes. Le gouvernement pakistanais connaît le problème des conversions forcées à l’islam, qui touche surtout des jeunes filles chrétiennes et hindoues, et il est donc de la responsabilité du gouvernement d'empêcher de telles pratiques ». 

Les minorités religieuses au Pakistan demandent depuis des années une mesure interdisant les conversions forcées. Récemment, le Parlement de la province du Sindh, dans le sud du pays, a approuvé une loi en la matière mais, à cause des contestations et des objections des groupes islamiques, le gouverneur du Sindh n’a pas promulgué le texte…  

(Source : Fides – FSSPX.Actualités - 22/04/17)