Nigéria : l’Église monte au créneau

Source: FSSPX Actualités

Mgr Joseph Danlami Bagobiri.

Le gouvernement du Nigeria est accusé par l’Église catholique de ne rien faire pour assurer la sécurité des chrétiens régulièrement victimes d’exactions de la part des musulmans Peuls. 

Mgr Joseph Bagobiri, évêque de Kafanchan, diocèse situé au nord du Nigéria, n’a de cesse de pointer du doigt la responsabilité du gouvernement quant au terrible état d’insécurité dans lequel vivent les fidèles dont il a la charge : « Il est important d’affirmer publiquement que la situation d’insécurité que nous vivons dans le diocèse de Kafanchan et dans l’Etat de Kaduna méridional, ne cesse pas malgré la présence des agents des forces de sécurité », a déclaré Mgr Joseph Danlami Bagobiri. Il dénonce le fait que « nombre d’entre nous sont déçus de voir nos responsables politiques prendre parti en faveur des Fulanis et les soutenir directement ou indirectement. C’est pour cela qu’ils perdent actuellement rapidement la confiance de la population ». 

Selon l’« Indice du Terrorisme Mondial » de l'Institut pour l'Economie et la Paix basé aux Etats-Unis, les bergers peuls — connus aussi sous les noms de Fulas ou Fulani— ont perpétré 1.229 meurtres en 2014, contre « seulement » 63 l'année précédente, dans les cinq Etats du centre du Nigeria touchés par ces violences. 

Ces meurtres s’inscrivent sur fond d’antagonisme religieux : cela fait des années en effet que les éleveurs peuls - qui sont nomades et musulmans - et les cultivateurs chrétiens sédentaires,  s'affrontent au sujet des droits de pâturage. 

Enfin, Mgr Bagobiri a révélé que le christianisme dans le nord du Nigeria est aussi victime d’« injustices structurelles institutionnalisées, en particulier dans le sud de Kaduna, où la majorité des chrétiens de la zone est privée de projets de développement fédéraux », ce qui n'est pas étonnant quand on sait que le Président nigérian Muhammadu Buhari est un musulman sunnite attaché à l'application large de la charia.  

Aux yeux de Mgr Bagobiri, l’Église devra « développer une nouvelle pastorale pour permettre aux fidèles de défendre leur foi face à la persécution » dans un contexte où les autorités ne se préoccupent pas du bien-être de sa population. 

(Sources : Fides / La Croix - FSSPX.Actualités - 24/04/17)