Medjugorje : le Saint-Siège privilégie l’approche pastorale

Source: FSSPX Actualités

Le sanctuaire de Medjugorje.

En nommant un « visiteur apostolique à caractère spécial » chargé d’une tâche « exclusivement pastorale », le pape François donne la priorité à l’encadrement spirituel des pèlerins qui visitent Medjugorje, plutôt que de trancher sur le fond du problème : le caractère surnaturel - ou pas - des apparitions de la Vierge en ce lieu.

Le 31 mai 2018, la Salle de presse du Saint-Siège a annoncé la nomination de Mgr Henryk Hoser, archevêque émérite de Varsovie-Praga, au poste de « visiteur apostolique à caractère spécial » pour la paroisse de Medjugorje, pour un temps indéterminé et à la disposition du Saint-Siège - ad nutum Sanctae Sedis.

Le communiqué officiel précise qu’il « s’agit là d’une mission exclusivement pastorale » dont le but est d’assurer « un accompagnement stable et continu de la communauté paroissiale de Medjugorje et des fidèles qui s’y rendent en pèlerinage ».

Le prélat polonais - comme le rappelle le vaticaniste Andrea Tornielli - est, à titre personnel, favorable à une reconnaissance des prétendues apparitions en Bosnie-Herzégovine. Néanmoins sa mission « n’aura pas de caractère doctrinal », s’est empressé de préciser Greg Burke, le directeur de la Salle de presse qui répète que « la nomination d’aujourd’hui ne rentre pas dans le cadre de questions à caractère doctrinal » ; il s’agit juste « d’un pas supplémentaire » dans la continuité de la mission pastorale qu'exerce Mgr Hoser jusqu’ici.

Sur le fond, le pape François ne semble guère pressé de donner une réponse qualifiant les événements qui se produisent à Medjugorje depuis le 24 juin 1981.

D’un côté, la commission romaine présidée par le cardinal Camillo Ruini - dont les travaux ont été revus par la Congrégation pour la doctrine de la foi - a émis en mai 2017 un jugement positif sur le caractère surnaturel des toutes premières apparitions seulement.

D’un autre côté, sur place, Mgr Ratio Peric, évêque de Mostar - dont dépend la paroisse de Medjugorje - a toujours défendu la thèse de la non-surnaturalité de toutes les prétendues apparitions, suivant en cela les avis motivés de ses prédécesseurs.

Le Saint-Père, quant à lui, n’a jamais caché ses doutes personnels sur la question. Dans l’avion qui le ramenait le 13 mai 2017 de Fatima, François avait déclaré au sujet des conclusions de la commission : « moi-même je serais plus méchant : je préfère la Madone Mère, plutôt que la Madone chef de bureau qui envoie des messages tous les jours. Cette femme n’est pas la mère de Jésus ».

Fidèle à ses manières de faire, le pape avait ajouté être davantage concerné par « le fait spirituel et pastoral (…) des gens qui se confessent là » que par l’aspect doctrinal des apparitions : « ces apparitions présumées n’ont pas tant de valeur que ça », conclut-il – sic !