Le pape François veut se rendre en Turquie en mai 2025
Iznik, sur le site de l'ancienne Nicée
Le 28 juin 2024, François avait déjà manifesté son désir de se rendre en Turquie pour le 1700e anniversaire du concile de Nicée I (325). Recevant une délégation du Patriarcat orthodoxe de Constantinople, il avait remercié le patriarche Bartholomée pour son invitation à célébrer le premier concile œcuménique de l’histoire.
L’ancienne ville de Nicée porte aujourd’hui le nom d’Iznik, au bord du lac du même nom, à 90 km au sud-est d’Istanbul. En 325, le premier concile de Nicée (et premier concile œcuménique) rassembla 250 évêques pour arbitrer le conflit arien sur l’identité de nature de Jésus-Christ. Il produisit le symbole (Credo) de Nicée qui est récité à la messe tous les dimanches.
Le concile excommunia également l’hérésiarque Arius. Il fixa la date de la fête de Pâques au dimanche qui suit la Pâque juive. Il donna à l’évêque d’Alexandrie une autorité semblable à celle du pape sur l’Orient, mais inférieure toutefois. C’est ainsi que naquirent progressivement les patriarcats orientaux.
Au mois de juin, le Pape s’était félicité de la réflexion commune entre le Patriarcat de Constantinople et le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, pour commémorer ensemble cet anniversaire. – Autant dire que cette célébration s’annonce comme une grande fête œcuménique, derrière laquelle le concile de Nicée disparaîtra.
D’autant plus que l’une des réflexions itératives de François concerne la date de Pâques – précisément fixée par le concile de Nicée I – qu’il voudrait voir célébrer à la même date par toutes les « communions » chrétiennes, comme cela sera le cas, par le hasard du calendrier, en 2025. – Le décret de l’antique concile sera-t-il bientôt réformé ?
François a répété son souhait de se déplacer en Turquie le 28 novembre dernier, devant la Commission internationale de théologie qu’il recevait en audience. « Je pense me rendre à cette célébration » des 1700 ans de Nicée I, avait-il confirmé. Ce serait un moment important de l’année sainte et une étape de rapprochement avec les orthodoxes.
Enfin, le 30 novembre, le Pape a fait parvenir une lettre à Bartholomée, dans laquelle il réaffirme la volonté de ce déplacement en Turquie. Ce serait également une occasion de rencontrer le président turc Recep Erdogan, dans un but à la fois de lien avec l’islam, mais aussi de lien diplomatique avec un pays non aligné qui voudrait rejoindre les BRICS+, que François considère avec intérêt.
Quoiqu’il en soit de cette dernière visée probable, la machine œcuménique va tourner à fort régime pour tenter des avancées dans « la promotion de l’unité des chrétiens », une unité dans la diversité qui n’est finalement que l’unité d’une mosaïque, autrement dit, une unité purement accidentelle.
(Sources : Vatican New/cath.ch – FSSPX.Actualités)
Illustration : Acar54, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons