Le pape François au pays de Viktor Orban

Source: FSSPX Actualités

Eglise Notre-Dame de l’Assomption, qui domine la colline de Buda, appelée aussi Matyas templon

Vingt-cinq ans après le voyage historique du pape Jean-Paul II en Hongrie, le pontife romain a confirmé sa présence à Budapest, le 15 septembre 2021. Une visite au cours de laquelle le chef de l’Eglise catholique devrait rencontrer le premier ministre hongrois Viktor Orban, un conservateur fermement opposé à l’accueil des migrants prôné par le Vatican.

« En septembre, je serai en Hongrie, puis en Slovaquie, priez bien pour ce voyage. » Quelques heures avant son hospitalisation pour une intervention chirurgicale inscrite à son agenda, le souverain pontife a évoqué, à l’issue de l’Angélus du 4 juillet 2021, son prochain voyage apostolique en Europe centrale.

Un certain flou a, dans un premier temps, entouré le déroulement du voyage du pape François en Hongrie, plusieurs sources se faisant l’écho des réticences du pontife argentin à rencontrer – en marge du Congrès eucharistique international qui s’achèvera à Budapest le 15 septembre prochain – un premier ministre dont le traitement de la crise des migrants indispose du côté de Sainte-Marthe.

L’annonce pontificale intervient deux jours après la signature d’une déclaration commune entre Viktor Orban et une quinzaine de formations politiques représentant tout le spectre de la droite conservatrice européenne.

Une déclaration qui « concerne l’avenir de l’UE, la protection des nations, des familles et des valeurs chrétiennes traditionnelles », a expliqué le chef du gouvernement hongrois, qui en appelle, avec Marine Le Pen et Matteo Salvini, à un « mécanisme de protection des Etats membres avec la participation des cours constitutionnelles nationales », une façon de contourner la Cour de justice de Luxembourg, qui a censuré plusieurs lois hongroises et polonaises contre l’homosexualité, jugées contraires à « l’Etat de droit », périphrase qui désigne en fait l’idéologie progressiste dominante.

Interrogé par un hebdomadaire croate, Viktor Orban avait évoqué, il y a quelques semaines, la visite du successeur de Pierre dans son pays : « en tant que chef d’Etat, (le pape) a droit au plus grand respect, et comme il vient aussi en tant que chef de l’Eglise catholique, nous le recevrons avec humilité chrétienne. Le Congrès eucharistique n’est pas un événement hongrois, mais un événement international organisé par la Hongrie, auquel participera le pape. »

Une déclaration d’autant plus intéressante que le chef du gouvernement hongrois, marié à une catholique, est de confession protestante.

Conscient de la distance qui le sépare du pontife argentin sur la question des migrants, Viktor Orban demeure convaincu que l’immigration n’est pas une bonne chose : «  ll est mauvais de ne pas rester vivre dans son propre pays, au prétexte qu’on ne peut pas y trouver son bonheur personnel », a expliqué le premier ministre hongrois.

« Parfois, a-t-il ajouté, il arrive que quelqu’un soit forcé de quitter son pays car sinon il serait tué, réduit en esclavage, emprisonné ou affamé. Ces raisons sont fort possibles. Mais même lorsque quelqu’un quitte son domicile dans de telles circonstances, le but est qu’il y revienne dès que possible. »

La rencontre entre le successeur de Pierre et le chef de l’exécutif hongrois risque d’être brève, mais elle sera sûrement suivie avec attention par les pays européens et par la presse internationale.