Hong Kong : procès à l’automne pour le cardinal Zen

Source: FSSPX Actualités

L’évêque émérite de Hong Kong devrait être fixé sur son sort d’ici quelques semaines : c’est ce qui ressort de l’audience préalable du 9 août 2022, à l’issue de laquelle la présidente Ada Yim a prévu de faire comparaître le haut prélat entre le 19 et le 23 septembre prochains.

Le tribunal de West Kowloon a fixé du 19 au 23 septembre le procès du cardinal Joseph Zen Ze-kiun et de cinq membres bien connus du Front démocratique, accusés de ne pas avoir enregistré correctement un fonds humanitaire dont ils étaient les administrateurs. En cas de condamnation, la sanction est une amende d’un montant peu élevé.

Le cardinal Zen ne sera pas tout seul dans le box des accusés : l’avocate Margaret Ng, l’artiste Denise Ho, la juriste Cyd Ho et le professeur Hui Po-Keung comparaîtront également en même temps que lui.

Le 11 mai dernier, ces figures attachées à l’indépendance de Hong Kong avaient été interpellées en fin de journée par la nouvelle police politique, créée pour veiller au respect de la nouvelle loi draconienne sur la sécurité nationale (LSN), imposée par Pékin en juin 2020.

La mise en cause comportait le crime de « collusion avec des forces étrangères », l’un des quatre crimes définis par la LSN.

En cause, la participation du petit groupe à l’administration du « Fonds de soutien humanitaire », dissous depuis octobre 2021, qui avait été créé pour soutenir financièrement les personnes arrêtées lors des manifestations de l’été 2019, tant dans leurs démarches légales que médicales.

Le fonds portait la date du premier incident violent de l’été 2019 : le 12 juin. Redoutant des poursuites, ses administrateurs avaient cessé d’accepter des dons dès septembre 2021, un mois avant l’annonce de la fermeture.

Le procureur adjoint Anthony Chau a déclaré le 9 août dernier que le procès prévu pour septembre devrait juger si le Fonds 612 était conforme avec la réglementation en vigueur dans l’ancienne colonie britannique rétrocédée à l’empire du Milieu en 1997, laissant ainsi de côté l’accusation de collusion avec les forces étrangères.

L’audience préalable a également décidé que le procès se déroulerait en langue chinoise et non en anglais, refusant une demande de la défense, pour qui certains arguments juridiques seraient plus facilement présentables dans la langue de Shakespeare.

L’avocat du cardinal Zen reste confiant : selon Robert Pang, la pile de dossiers fournie par le parquet ne contient pas de preuves pertinentes pour prouver une infraction dans l’administration du Fonds 612.

Sans l’accusation de menace à la sécurité nationale, les accusés pourraient recevoir une amende maximale de 1 750 dollars.

Il est cependant difficile d’imaginer que les maîtres de Pékin laissent blanchir cinq accusés qui sont autant d’obstacles à éliminer, dans le cadre de la normalisation en cours à Hong Kong.