France : triste sort pour la fin de vie

Source: FSSPX Actualités

« Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » C’est la question à laquelle devront répondre les 150 participants de la convention citoyenne sur la fin de vie dont le tirage au sort a débuté le 25 octobre 2022. En toile de fond : la légalisation de l’euthanasie.

On dit que la vie ne tient qu’à un fil : les poètes de l’Antiquité prétendaient que c’était celui qui glissait entre les mains des trois Parques…

A l’ère numérique, la vie est désormais suspendue à un algorithme : celui que la société Haris interactive a mis au point afin de désigner les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui devront envoyer leurs recommandations au gouvernement concernant une éventuelle légalisation de l’euthanasie, d’ici le 19 mars 2023.

Pour ce faire, des numéros téléphoniques ont d’abord été générés de façon aléatoire, à partir des bases de données des opérateurs mobiles – pour 85 % des numéros – ou de celles d’Orange, en ce qui concerne les lignes fixes des 15 % restants.

A partir de là, les sondeurs d’Harris interactive ont commencé les appels directs, afin d’identifier les volontaires, et de les sélectionner selon six critères censés représenter une « mini-France » : suivant le sexe, l’âge, la répartition dans l’Hexagone, la région d’origine, le niveau d’études et la catégorie socioprofessionnelle.

Sans oublier « une attention particulière » portée envers les « publics les plus précaires et aux ultramarins dont le recrutement peut s’avérer plus difficile », explique-t-on du côté de Matignon.

En revanche, le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui a pour mission d’assurer la bonne marche de la convention annoncée par le chef de l’Etat le 13 septembre dernier, n’a pas cru bon de prendre en compte la religion. De même ont été exclus du tirage au sort l’expérience personnelle, la confrontation à la fin de vie d’un proche : une façon de verrouiller le débat en lui faisant prendre un sens unique ? Ou plutôt une impasse…

« On ne demande pas aux gens de mettre leur identité de côté en arrivant, ce n’est pas possible », se défend Claire Thoury, membre du Cese. La sociologue, qui présidera au bon déroulement de la convention, est une ancienne de RadioCampus, d’Animafac et de la mairie de Paris : un brevet de progressisme qui en dit long sur l’orientation future du « débat ».

D’ailleurs, la jeune femme interrogée sur le mode de désignation, confesse : « Il y aura forcément un peu (de biais) ». Bel aveu !

Une fois accompli le singulier tirage au sort de ses membres, la convention citoyenne commencera ses travaux le 9 décembre prochain et donnera, à ceux qui veulent encore y croire, l’illusion d’un débat démocratique… dont l’issue semble écrite à l’avance.