Ecosse : une menace de plus contre le combat pour la vie

Source: FSSPX Actualités

En Ecosse, l’Eglise catholique tire la sonnette d’alarme concernant un projet de loi qui, s’il était adopté, restreindrait de façon drastique la liberté d’expression des personnes attachées au combat pour la vie.

Théoriquement, en Ecosse, l’avortement est toujours un crime en vertu de la loi de 1967, mais il bénéficie pratiquement d’un accès élargi pour divers motifs jusqu’à la vingt-quatrième semaine de grossesse, soit environ 6 mois.

Le nouveau premier ministre Humza Yousaf – premier musulman à présider un gouvernement dans l’Histoire du royaume au chardon – a, peu après son arrivée au pouvoir au printemps 2023, publiquement marqué son souhait de supprimer toutes les restrictions à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en vigueur.

Un danger pointé du doigt, dans la foulée des élections de fin mars dernier, par la Society for the Protection of Unborn Children (SPUC) : « l’Ecosse pourrait se retrouver avec la législation la plus extrême d’Europe en matière d’avortement », a-t-elle prévenu.

Le projet de loi qui vient d’être déposé par les écologistes du Scotish Green Party au Parlement écossais, n’étonnera donc personne : il prévoit de rendre illégale toute forme de « sensibilisation » ou de manifestation pro-vie à moins de 200 mètres d’un établissement où se pratique l’IVG.

Ce serait là – si elle était adoptée – la disposition légale la plus restrictive à l’encontre des défenseurs du droit à la vie de l’enfant à naître.

« Le projet de (la députée) Gilian Mackay est un monument d’intolérance qui restreindrait de façon drastique la liberté de parole, de religion, et qui limiterait le droit associatif », s’est émue l’Eglise catholique d’Ecosse dans un communiqué publié le 9 octobre 2023.

Et pour cause, la prière silencieuse de partisans de la vie pourrait revêtir une dimension criminelle au-delà du périmètre défini par la loi, un périmètre qui a vocation à s’agrandir dans la pensée affichée du législateur.

« Cette législation sur les zones-tampons va plus loin que toute celles qui existent à l’heure actuelle dans d’autres pays, ouvrant également la possibilité au gouvernement écossais de les étendre à loisir, sans limite », souligne Catherine Robinson.

Pour la porte-parole de Right to Life UK, le projet limiterait dans la pratique l’accès des femmes enceintes qui ne peuvent pas garder leur enfant aux solutions apportées par les associations de défense de la vie.

Sans parler du fait que la proposition portée par le gouvernement est loin d’être la préoccupation numéro un des électeurs écossais : selon une enquête d’opinions publiée par l’institut Savanta ComRes, seuls 30% des sondés soutiennent l’introduction de « zones-tampons » autour des établissements pratiquant l’avortement.

« Cela revient à faire de la protection du droit à la vie un délit », tempête Catherine Robinson qui s’étonne : « Personne n’est poursuivi pour avoir accroché le drapeau de son équipe préférée à la fenêtre de sa maison, ou pour inscrire à la porte de son domicile : “Je vote travailliste”, mais si je mets une annonce du type “Nous sommes là pour aider les femmes enceintes” je peux me rendre coupable d’un délit ! »

Décidemment, la culture de mort ne peut tolérer aucune entrave, ou même aucune objection qui se rapproche de trop près ou qui risque de mettre le moindre doute dans la tête des personnes en difficulté et s’apprêtant à tuer leur enfant.